Le
genre humain se
pense intelligent. Et pourtant, ses capacités
intellectuelles sont aussi opaques qu'une nuit d'hiver sans lune,
humide, froide et triste. La plupart se trouvent la bonne excuse
d'affirmer qu'ils n'ont pas eu la chance d'étudier, mais somme toute,
cela ne ferme pas la porte à l'intelligence, Dieu merci. Les gens de
lettres et les savants se targuent d'avoir combiné leur courage pour
apprendre et leur intelligence pour être devenus ce qu'ils sont. C'est
à dire, bien sûr, des gens intelligents, donc sensés. En vérité, tout
ce beau monde que représente majoritairement, le sous-entend t'on,
l'humanité, n'a malheureusement pas compris que cette somme
d'intelligence qu'il croit avoir, ne suffirait même à atteindre le
premier barreau d'une échelle qui en compterait dix.
Tout comme le veau qui vient de naître sait d'instinct qu'il doit téter
sa mère pour vivre et grandir, l'Homme doit faire de même. Son
intelligence, qu'il pense supérieure à toute vie terrestre, l'a
toutefois amené à survivre au lait de vache ? Par quelle étincelle ce
cerveau merveilleux, a t'il pu descendre aussi bas, car même étudié,
maternisé, le lait de vache reste du lait de vache, alors que la femme,
compagne de l'homme, permet à chacun d'être élevé au sein… Le veau, lui
n'a pas d'érudition ni d'intelligence, et si l'Homme ne le tue pas
entre temps, il saura vivre et mourir seul, avec plus de dignité que
l'Homme. Cependant, et il est fort utile de le souligner, le veau à la
naissance a un avantage sur l'Homme : il sait qu'il n'a pas à craindre
de se faire tuer par ses semblables et qu'il vivra en bonne harmonie
avec eux.
Vous qui me lisez, allez penser que je ne suis ni plus ni moins
con qu'un veau. Car, j'ai failli l'oublier, un veau n'a jamais rien
inventé !! Et puis, l'humain sait ce que sont la raison, les
sentiments, l'intelligence, la mémoire. Tout cela le veau ne l'a pas,
enfin, c'est ce qu'il laisse croire.
Tout cela démontre l'éblouissement qu'occasionne le reflet de la
prétendue intelligence. Car tout de même, quelle différence y a-t-il
entre l'Homme et le veau ?
Ne sommes-nous pas conçus de la même façon ? L'intelligence de l'Homme
a démontré que tout comme le veau, il pouvait être conçu par
insémination et in-vitro), comme quoi le départ de leur existence est
identique. D'ailleurs, on peut imaginer, sur le même ordre de progrès,
que d'ici quelques années, il suffira de claquer des doigts pour
procréer.
De même, notre venue sur terre n'emprunte-t-elle pas le même chemin que
celle du veau ? là où pénètre la semence, ressort la vie, entre des
déjections dont nous nous cachons ? Il est donc permis et juste de dire
que la vie est régie par les mêmes lois sur terre pour tous les êtres :
naître, croître et mourir.
L'intelligence humaine peut-elle me dire ce qui fait que l'homme comme
le veau prennent vie sur terre ? Est-ce la rencontre de deux gamètes
qui permet cette nouvelle vie ? .Non, un troisième élément est
nécessaire pour animer chaque nouvel être.
Plutôt que de se préoccuper de son intelligence, si l'Homme s'était
préoccupé de développer la sagesse, il aurait compris cela. Comprenant
cela, il s'inquiéterait de cette intelligence qu'il possède et il
s'empresserait de l'utiliser à méditer plutôt qu'à s'entre-tuer et à
jouir sans concession ni limites de la vie. Si l'Homme était sage, il
comprendrait ce qu'il est et se rapprocherait de la nature plutôt que
de s'en éloigner. Il comprendrait que "ce qui fait qu'il est " n'est
pas de ce monde et qu'il vient habiter temporairement une structure
cellulaire terrestre. Il comprendrait aussi pourquoi il vient sur terre
occuper une enveloppe charnelle.
Pourtant, l'humain préfère croire qu'il est bien terrestre, et jouir
ainsi au maximum de la vie. Et puisqu'il est intelligent, il se croit
foncièrement bon. D'ailleurs, n'a-t-il pas mis son intelligence au
service de la science qui apporte bien-être et aisance ignorant
parallèlement qu'elle est cause de destruction et de fausses
espérances.
L'Homme se donne aussi bonne conscience en prônant la tolérance, mais
il est prêt à tuer dès qu'il est remis en cause.
L'Homme avec sa science se donne bonne conscience, car il est vrai que
l'espérance de vie a augmenté ces derniers siècles. Mais sincèrement,
qu'est-ce que deux, cinq ou dix ans supplémentaires d'une vie sur terre
asservie par le vice, la misère, la violence croissante et l'hypocrisie
?
Avec cette intelligence, l'homme s'est cru inspiré en allant porter la
civilisation à ces soi-disant sauvages. Le résultat est des plus
convaincants pour ce qui est du carnage.
Il est vrai que nos colonisateurs sont pardonnables : ils avaient la
croyance chrétienne à propager et ces bougres de sauvages n'étaient pas
faciles à convaincre. Que Dieu leur pardonne, il a fallu en tuer la
majorité pour arriver à en convertir quelques-uns. Mais il est vrai que
tuer est un usage dans la majeure partie des religions du monde.
Toutefois, la religion chrétienne est moins excusable que les autres,
puisque sa définition est l'amour du prochain.
D'ailleurs, pourquoi Jésus est-il venu prêcher l'amour, nous le
pratiquons tous, même les non chrétiens. Nous sommes intelligents et
nous savons bien qu'il est facile d'aimer son prochain dès lors qu'il
ne nous a rien fait. Nous savons aimer la bonne chair et les bons vins,
nous aimons bien jouir de la vie. La guerre, on n'aime pas trop quand
on la subit, c'est vrai, mais on aime bien la faire subir aux autres.
Et notre vis-à-vis en couple, nous savons l'aimer dès lors qu'il
ne sort pas de notre compréhension. C'est cela l'amour de
l'intelligence humaine.
Si tu mets autant d'ardeur à rechercher la sagesse que tu en mets à
développer ton intelligence, tu découvriras la pauvreté de ton âme...
En fait, Jésus n'est pas venu prêcher l'amour mais nous expliquer que
nous aimions comme des intelligents, c'est à dire faussement.
D'ailleurs Jésus l'avait compris : il ne s'adressait pas aux instruits,
qu'il savait irrécupérables, mais aux humbles, aux pauvres, plus à même
de comprendre les choses du ciel.
Et depuis deux mille ans, qu'a fait le chrétien ? Il a élevé son
intelligence au point de se croire un être supérieur à toute création.
Le chrétien d'aujourd'hui a trouvé une formule pratique ; il dit " je
crois en Dieu ", et son intelligence fertile lui fait croire que cela
suffit pour aller au paradis. Il est vrai que l'église a dit qu'il
fallait croire, ce qui est une aberration, car de la croyance à
l'imagination, il n'y a qu'un pas. Et l'imagination n'est qu'une
divagation de la raison.
Pour comprendre que la croyance est une erreur, il suffit de se pencher
sur le cas de Galilée qui, en annonçant que la terre était ronde, a
failli être brûlé vif, car l'église, suivant l'intelligence des savants
de l'époque, avait décrété que la terre était plate, il fallait donc
croire qu'elle était plate. Si cette église avait eu la foi au lieu de
croire, elle aurait eu la sagesse de ne pas se prononcer plutôt que de
dire une ânerie. Et le pauvre Galilée, pour se sortir de ce guêpier, a
bien été obligé de mentir pour se faire absoudre par cette église.
Comme quoi la vanité humaine est sans mesure !
Il ne faut donc pas croire mais avoir la foi. Car la foi, c'est l'éveil
de l'âme. L'éveil de l'âme, c'est la maîtrise de la connaissance sur
l'intelligence et la maîtrise de la raison sur l'imagination.
Réveille-donc ton âme et tu sauras qui tu es. Et par la même occasion,
tu n'auras plus de doute de la réalité de Dieu...
Et pourquoi l'âme dormirait-elle me direz-vous ?
Je n'en sais rien, mais on peut penser que par son incarnation l'âme se
trouve comme assommée, elle dort mais elle anime le corps humain comme
dans un rêve. Dans ce rêve, seule l'intelligence qui émane de l'âme
veille. Elle veille hélas à ce que l'âme ne se réveille pas. Car
apparemment l'intelligence, qui est la fierté de l'Homme, donc
d'elle-même, se trouve bien dans sa peau d'Homme et fait tout pour en
jouir.
Comment sait-on qu'on a la foi ?
C'est simple, si tu l'avais, tu le saurais.
Mais sache pour ta gouverne que la foi est une petite lumière au fond
de ton être. Tu ne la vois pas, mais tu sais qu'elle est là et qu'elle
brille. D'ailleurs, quand tu auras la foi, tu sauras ce qui est bien et
ce vers quoi tu dois te tourner. Tu sauras que ton âme est comblée et
tu veilleras pour que jamais ne s'éteigne cette lumière. Tu
l'entretiendras et tu veilleras sur elle pour qu'elle devienne une
étoile au fond de ton cœur et t'ouvre la porte de la vie éternelle. Et
n'oublie pas que le cœur de l'homme qui s'éloigne de la nature devient
dur et que plus il s'en éloigne, plus la foi s'en éloigne.